Rubens . scompositions du Vatican lui parurent peut-être figerun peu lallure libre de la vie dans un balancementtrop symétrique des groupes, il sut faire son profitdes plus beaux motifs quelles contiennent : un vieil-lard orgueilleux, dressé de toute sa taille, avec uneattitude qui nexprime rien, mais creuse de largesplis dans sa robe et garnit bien un premier plan ;une grande femme à genoux, le torse renversé enarrière ; une jeune fille avec une corbeille sur latête, un bras levé, geste superbe de canéphore quicambre les reins, fait saillir fortement la hanche, ettant dautres figures chères à


Rubens . scompositions du Vatican lui parurent peut-être figerun peu lallure libre de la vie dans un balancementtrop symétrique des groupes, il sut faire son profitdes plus beaux motifs quelles contiennent : un vieil-lard orgueilleux, dressé de toute sa taille, avec uneattitude qui nexprime rien, mais creuse de largesplis dans sa robe et garnit bien un premier plan ;une grande femme à genoux, le torse renversé enarrière ; une jeune fille avec une corbeille sur latête, un bras levé, geste superbe de canéphore quicambre les reins, fait saillir fortement la hanche, ettant dautres figures chères à Raphaël, et qui viennentparfois, dans les compositions de Rubens, apporterle rythme de leur bel équilibre. Mais Rubens a encorepris à Tartiste romain, pour ainsi dire, le personnelentier de son Olympe chrétien : Dieu le Père, unSaturne vénérable, sans autre caractéristique que salongue barbe blanche : le Christ, un Jupiter au torseélégant et vigoureux; les apôtres, cheveux et barbes. La Descente de Croix (de 1611 a 1614)Cathédrale dAnvers. RUBENS 29 en copeaux; et surtout le groupement des SaintesFamilles ; la Madone, aimable, les paupières baisséessur un bambin frisé et grassouillet, et, dans lombredu second plan, saint Joseph, le menton dans lamain, méditatif et insignifiant. Rubens a seulementrapproché toutes ces figures de notre humanité dechair et de sang ; il les a un peu transformées à laflamande ; mais cétait par une nécessité de sa tech-nique, non pour satisfaire aux exigences dune poé-tique nouvelle. Venise surtout émerveilla Rubens par son artmagnifique et sensuel. Titien lui révéla le nu fémi-nin et sa beauté suprême, la splendeur des formespleines, léclat et la tendresse de la chair ambréeet chaude. Rien ne pouvait le toucher plus pro-fondément que cette émouvante poésie qui, chezTitien, émane de la vie animale, inactive et non plus ne seffaça léblouissement que luiavaient donné les féeriques décorat


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